Que voulais-tu que je fasse d’autre à cinq heure du matin à part sortir de l’appartement de mon frère, traverser l’horrible maison des Draculas ambulants, sympathisant avec l’un d’entre eux tout en restant à l’écart. Je suis donc sortie de la maison, mettant un vent incroyable à Enrique, un vampire un peu trop assoiffé à mon goût, parce que au final je suis toujours humaine. Je marchais dans les rues de Londres, un peu vides mais pas tant que ça. Je montais dans le tube et pris la ligne Piccadily. Je m’assis lamentablement sur un siège et regardai un humain, costard cravate avec une valise de fonction à la main. Il était au téléphone et parlai à sa fille qui était à l’hôpital si j’avais bien tout compris de la conversation. Je n’avais pas soif, et j’éprouvais une certaine pitié pour l’homme. Il sorti une station avant moi, et quand je sortie, la gare était d’un vide ahurissant. Je sortie de la terre et regardai le ciel bleu nuit, le soleil étant encore en train de grommeler dans son lit. Je marchais dans la rue, le bruit de mes bottines noires à talons résonnait entre les maisons, pour les rares fois où j’en mets j’aimerais qu’on m’applaudisse. J’avais une petite idée sur le comment chopé cet humain qui m’a valu un procès et en plus la déclaration de mon espèce. Oui j’avais des talons, un collant fin dans les tons noirs et une courte robe aussi noire que met bottines à lacets. Très maquillée et bien coiffée je fis mine d’attendre quelqu’un sur la fontaine de la rue Piccadily. J’attendais le tueur bien sur. J’avais mal aux pieds, la couche de maquillage gênait mon champ de vision. Je crois savoir pourquoi je suis dans cette rue là, près du Cirque où je travaillais et où travaille Darren. J’étais dans l’espoir qu’il me regarde ? Hors de questions. Je me levai brusquement et mes jambes me menèrent sans le vouloir au cirque. Il était fermé bien sur, Darren commençait son entraînement à neuf heure. Comme tout le monde le sait, je ne suis pas du genre à écouter, et comme j’ai les clés du cirque.

J’ouvris la porte de secours et entrai dans ma loge. J’étais belle comme ça moi avec mes paillettes de partout. Je passai ma main sur mon horreur, créant une énorme marque noire sur mon visage. Il y avait son odeur dans ma loge, son odeur de demi-vampire. Je me démaquillais et mis mon justaucorps noir et paillettes. Je me dirigeai vers le chapiteau avec tout mon matériel et mis la musique après avoir allumée la lumière. J’installai ma piste et m’échauffai doucement sous la musique de The Fray. Normalement je devais commencer mon numéro d’acrobatie avec Darren puis finir avec celui de contorsionniste. Je volais en l’air, de balancier en balancier, sans Darren. Je continuai mon numéro par des grands écarts et autres prouesses dans le genre. Il n’y avait pas Darren pour me dire que c’était magnifique, ni James pour me dire que je devais monter ma jambe en pointe parfaite. Je tombai brusquement, ne voulais plus continuer. Je fis un grand écart facial pour conclure et mon regard tomba au sol. Il n’y a aucune magie quand on est seule. C’est même un peu pourri. Je sentis l’odeur détestée par mon frère et je tournai ma tête. Ce n’était pas l’odeur de Charlie. C’était pire encore, c’était l’odeur de leur chef. Là, j’étais fichue. Je me détachai brusquement les cheveux, balançant ma mèche sur mon visage. Je ne voyais pas l’homme. Pourtant il était là, c’est obligé. J’étais fine comment ça, en justau’, grand écart et la mèche sur la tête. Bienvenue au pays des demi-vampire.