Et voilà la sombre décadence de ma vie, ainsi fût-il, mon triste destin s’achèvera ici, certainement. Dans le noir total de l’angoisse et le désespoir, néanmoins je vais mourir heureuse. Même si je ne me souviens presque de rien de cette guerre impitoyable, je ne sais plus qui à gagné, qui est mort. Je n’ai retenu qu’une seule chose, Darren. Et c’est tout, juste son prénom, son visage et notre danse. Le reste tout est confondu, j’ai des images de la guerre, des images de morts mais tout s’embrouille. J’ai trop mal pour penser à quoi que ce soit. Le médecin vampirique m’a plusieurs demander si quelque chose pouvait abréger mes souffrance, mais je n’avais qu’un mort en bouche, Darren. Et à chaque fois le médecin tournait sa tête en changeant de sujet. Darren est mort ? Blessé ? Va-t-il bien ? Mais ma question était surtout est ce que mon frère est encore en vie ? Mon frère comptait plus que Darren, plus que tout au monde, plus que moi. Moi, moi qui est si faible que je ne peux ouvrir mes yeux. Je peux parler, mais plus bouger. Moi qui ai si mal. Mais en faite je dis n’importe quoi, je ne peux pas ouvrir mes yeux, parce que j’ai un bandage sur mes yeux, et vaut mieux pour moi ne pas savoir pourquoi. Peut être tout simplement parce que j’ai une blessure au crâne, ou parce qu’on m’a arraché les yeux de la tête… Je tremblai brusquement dans mon lit d’hôpital. J’allais mourir, encore une fois. J’ai souvent dis cela, sans jamais mourir un jour, mais cette fois je ne sais pas si mon petit cœur survivra à cela, à cette chose parfaitement inconnue dont je ne me souviens absolument pas. J’aimerais savoir, j’aimerais voir, juste revoir une dernière fois Darren et Alexander avant de m’éteindre pour toujours. J’ai maintenant froid ici, peut être qu’il est temps pour moi de partir. Ma main bougea, mais n’alla nulle part, puisque je n’ai pas bougé et que mon esprit s’engourdi au fil des secondes. Mes côtes cassées, mon ventre bouffé, et pour le tout, j’avais peur, tout le monde avait peur. Pour moi ? Peut être. L’allure régulière de mon cœur diminuait légèrement. Elle s’arrêta, fixer, ne bougeant plus, laissant mon cœur à l’abandon. J’attendais le tiiiiiiii de la machine, je voulais pleurer. Mais mon cœur se remit à battre avant que mes larmes ne perle sur mes joues. Je commence à me demande pourquoi je suis ici et pas là bas, dans le cimetière. J’avais envie de voir, de courir, mais comme toujours j’allais regarder ailleurs et tomber, tomber dans le vide infini. Je me forçais à bouger, parvenait à faire bouger mon bras cassé. La chance, la machine résonna et mon corps sursauta. Mon cœur, si fragile si frêle, s’était-il arrêté pour de bon ? Ou bien la douleur de mes membres me donne l’impression d’entendre la machine. A mon avis non, quelqu’un, quelque chose entra brusquement dans la salle. Le médecin vu l’odeur. Il ne fit rien pour moi, il coupa ma machine à oxygène. Je ne respirai plus. Affolée je tremblai dans mon lit, me rendant compte que la machine à cœur ne fessait plus aucuns son à par le bip régulier des battements de mon cœur remit en marche. J’avais mal, peur, froid, faim, soif. Alors c’est ça la mort ? La douleur ? Je ne sais pas, je ne pouvais plus respirer. Je sentais mon chariot se faire pousser, vers la morgue ? Non, non, je ne veux pas mourir, pas maintenant, pas sans savoir si Alexander vit encore. Je manquais d’air, sur le bord de la mort. Je n’avais pas le choix. Je me débattis dans mon lit, bougeant mes membres cassés, hurlant de douleur, soulevant mon bandeau. Je voyais. Mais je ne respirais plus. Le médecin, affolé lui aussi rebrancha immédiatement la machine et une bouffée d’oxygène entra en moi et merde… La machine à cœur, elle me fait chier celle là. Je pouvais voir le long trait vert, aucuns battements. Me préparant à crever, je regardais le médecin qui appelait d’autre médecin, ne pouvant me faire un massage cardiaque. Beaucoup trop dangereux, imaginez qu’une côté se plante dans mon cœur déjà presque mort. Je fermais mes yeux, de nouveau bercée par le bip régulier de la machine. J’allais attendre. Attendre Alexander, ou Darren un des deux, qu’il me dise des nouvelles de l’autre. Le médecin me conduit dans une chambre très chaude, après avoir touché ma peau glacée. Je me sentais mieux. Mais je me sentis encore mieux quand je vis Alexander, dans un sale état certes, mais vivant. Mon sauveur. Je parvins à bouger ma nuque pour mieux le voir et lui adressai un sourire, qui ressemblait à une grimace avec mes bandages ensanglantés pourtant tout juste changés. Mes yeux pétillaient de bonheur. Je peux mourir ! Oui, je peux arrêter de souffrir. Mais c’est une très, très mauvaise idée. J’allais me battre, une fois de plus, pour les gens que j’aime. Je sortis ma main de mon lit, la pointa vers mon frère. Je veux le toucher, vérifier qu’il est en vie…

La mort... Rien que le commencement d'une fin

Je sentis la main d’Alexander sur la main, bougeant mes doigts comme un enfant. J’avais la paume de ma main bandée, mais mes doigts étaient croûteux de sang. Tout simplement parce que moi je suis à moitié humaine, et que les vrais vampires eux n’ont plus de sang pour vivre. Alors que moi je souffre. Je ne sais pas si mon frère sent quelque chose, je sais juste qu’il vit encore. Qu’il est là… Le médecin derrière moi refaisait touts les branchements, me replaçant pour la cinquième fois cette machine à respirer sur la gueule. J’étais dépendante. Dépendante d’une machine, dépendante du médecin. Je voyais surtout ma perfusion avec du liquide rouge s’infiltrer dans mon sang et une autre pour sortir le sang pourri. J’ai mal, mal partout. J’étais allongée sur ce lit, ne pouvant mourir. Je ne peux pas mourir, parce que je suis déjà morte. Mais malgré tout j’étais désolée. Désolée de faire autant de mal à Alexander… je touchais sa main esquintée, mordue à plusieurs reprises mais aucunes traces de poison, mon frère n’allait pas devenir impure à ma plus grande joie. Je regardai derrière mon frère, cherchant ce garçon qui a su m’apprivoiser du bon côté. Il n’était pas là… Je baissai les yeux. Sa pue. Le médecin était affolé, comme d’hab’ quoi, et courait partout. C’est mon je saigne du nez, pas besoin de s’affoler. Enfin si un peu, vu que mon appareil respiratoire est plein de sang et je ne peux pratiquement plus respirer. Mon jeune vampire de médecin m’écrasa le nez avec son appareil de secours et sous le choc je lâchai la main de mon frère. Comme une gamine, je cherchais la main de mon frère dans le vide, grommelant, pleurant presque. Je repoussai le médecin et me relevai difficilement. Je l’aime mon médecin, il est super sympa avec moi, va chasser des humains pour moi et s’occupe de moi comme si j’étais son bébé, mais là je voulais mon frère. Je tendis les bras vers ce vampire qui s’était battu pour moi et Ellen. Non je ne partirais pas, je me battrais de nouveau pour lui. C’est étrange mais je voulais un câlin, comme quand je tombais de vélo et que j’allais pleurer dans les bras de mon grand frère. J’avais la bouche croûteuse, ma gorge sèche et mes cordes vocales n’étaient en mesure d’être parfaites. Alors je parlais comme je pouvais.

•• Azender … Za va ? Ou z’est Dren ?

Dren…. Ce n’est pas vraiment son prénom, mais rien que de dire ça mon médecin compris et se retourna. Mes questions étaient stupides, comme si mon frère allait bien. J’attrapai son T-shirt et fourra ma tête (et ma machine) sur son ventre. Le médecin parti me chercher une dose de morphine, voyant très bien que mon sourire était forcé par la douleur de mes membres. Et pour arranger ma joie, la punaise de machine recommençait sa chanson, mon cœur était encore parti dans les abysses du monde, refusant de courir. Mais cette fois la machine ne voulait plus entendre mes prières, mon cœur avait lâché. S’arrêtant peut être définitivement. Le médecin accourut dans la pièce avec ses bricoles et fit tomber ma dose de morphine à terre, accourant à mon lit. Mes mains se relâchaient, je ne tenais plus mon frère. Il me restait peut de temps. Je pleurais, pleurais de tout mon être, refusant d’abandonner mon frère, mon battant contre moi-même. Le médecin était à fond dans son massage cardiaque et d’autres personnes entraient dans la salle. Je ne voyais plus mon frère. Etait-il parti ? M’abandonnant dans ma propre mort. Mes yeux se troublaient, mes cris de douleurs et mes pleurs hantaient la salle.

•• Ze t’aime Azender ….

Je ne voyais plus rien, je ne sentais plus rien, je n’avais plus mal, je n’entendais plus rien, je ne respirais plus. J’étais morte ? Oui. Mon âme allait s’envoler vers je ne sais trop quoi. Alexander allait mourir pour moi, il allait peut être prévenir Darren qui suivra sûrement le mouvement. Je me sentais bien ici. Il fessait noir, chaud, j’étais tranquille. Mais j’étais morte, je ne pouvais rien faire, rien sentir. Brusquement, plus rien… Je ne pouvais plus penser, plus rien … C’était fini, pouf, ma grande décadence avait enfin prit sa fin… Adieux.



J’ai une chance incroyable. J’avais mal partout, le premier sens qui me revenait était la douleur. Ensuite j’entendais des voix, très très lointaine, qui parlait de coma. Elles se rapprochaient mais s’éloignaient en même temps. Les personnes sortaient de la pièce je pense. Mais je sentais une présence. Deux à vrai dire. Donc je n’étais pas morte. J’avais survécu, mais comment ? Je l’ignore totalement. Au début j’ai crus que les personnes dans la pièce étaient mon père et ma mère. Je me forçais à ouvrir mes yeux pour les voir, tournant miraculeusement ma nuque… J’oubliais, mes parents sont morts. Alors qui est là ? J’avais là, à deux millimètres de moi, une énorme tête souriante avec de grands yeux bleus pleins de tristesse. Le temps que je mette mon cerveau en marche, je ne compris rien, ignorant complètement qui était ce gros bloc beige rouge et bleus. Je savais juste que ça sentais bon et que je voyais flou tellement la chose était proche. Je voyais en arrière fond mon frère, tout flou, mais il me semble que c’est lui. MON FRERE <3. Mais alors si mon frère est derrière, qui est ce truc ? J’avais mal partout, et je reculai un peu ma tête pour mieux voir. Je crois savoir qui c’est. Mon cœur battait, pour une fois. Darren ? Je clignais des yeux, voyant flou. L’image se réglait, mais les odeurs se dispersaient, ne m’aidant pas du tout. Et là je les vis. Darren et Alexander, mes sauveurs de la vie. Je fis un grand sourire à mon apprenti et à mon frère, et ne trouvai rien de mieux à dire que .

•• Je vous aime !