Ambre avait placé ses écouteurs sur ses oreilles ce matin là. Juste avant de s’endormir. Elle alluma MP3 pour que la musique qu’elle y avait mise la berce - il n’y avait que du pop-rock. Elle l’écouta pendant un moment, le couvercle de son cercueil déjà rabattu au dessus d’elle. Les minutes lui parurent longue alors qu’elle était en train de chantonner les paroles des musiques qui défilaient. Ce ne fut que lorsque les premier rayons du soleil percèrent dans la pièce dans laquelle elle se trouvait qu’elle commença à s’endormir, bien à l’abris de l’obscurité de son cercueil.

La transition fut douce. Elle ne remarquait même pas qu’elle était enfin endormie, qu’à lorsque son rêve commença, elle était encore dans son cercueil. Même si elle avait l’impression de ne pas s’être endormie, elle était sûre qu’elle serait en parfaite sécurité lorsqu’elle sortirait de son cercueil. Ambre releva donc le couvercle d’un violent coup de poing dans le couvercle en chêne massif. La lumière du jour pénétra alors dans son cercueil ouvert, et la jeune demoiselle eut le reflex de se recouvrir les yeux avec sa main. Elle mit plusieurs minutes à s’habituer à la lumière ambiante, puis elle retira sa main de devant ses yeux. Ce n’était qu’un geste absurde. Si le soleil la grillerait, sa main ne la défendrait pas le moins du monde. Elle regarda derrière elle, et vit une étrange zone d’ombre se reflétait sur le mur. On aurait dit une forme humaine. Ambre pencha la tête sur le côté pour mieux regardait cette forme noire, et bizarrement, la forme fit la même chose qu’elle. La jeune demoiselle eut un sursaut de surprise - imiter par la forme noir. Alors qu’elle était écroulée à terre derrière son cercueil - qui la protégée de la forme noire -, elle se mit à réfléchir. Ne serait-ce pas son ombre qu’elle voyait là ? Mais cela faisait des années qu’elle ne l’avait plus vu - 132 ans exactement ! Elle se releva et s’épousseta. Avec l’effet de surprise elle avait oublié que les rayons du soleil passait par la fenêtre, et que c’était le soleil qui faisait naître son ombre. Elle s’approcha donc de son ombre et la caressa lentement du bout de ses doigts. Si elle était là à toucher son ombre, cela voulait dire qu’elle savait survivre au soleil ! Le monde allait être à elle pour la journée. Elle pourrait enfin faire ce qu’elle voulait le jour comme la nuit. Mais… mais cela faisait d’elle un demi vampire. Ambre eut une grimace sur le coup, mais avec le recul elle se prit à penser que cela ne serait pas si mal que ça d’être un demi vampire, et de pouvoir vagabonder comme elle le voulait, le jour comme la nuit.
La brune enfila rapidement une paire de chaussure - ses baskets noirs -, et elle sortit de la cave dans laquelle elle vivait en courant. Elle poussa la porte avec une telle puissance que celle-ci se brisa sur le coup. Qu’allait-elle faire aujourd’hui ? Faire des courses dans un centre commercial et boire le sang de la caissière. Escalader Big Ben et envoyé des pommes de terre sur les gens du haut de l’horloge. Cambrioler une banque. Voler et conduire une voiture. Faire toutes les attractions d’une fête foraine. Et bien d’autre. Ce fut tout ce qu’elle fit dans la journée. Ah oui, sans oublié qu’elle était aller voir Alexander pour faire tout ceci avec lui, et que c’était grâce à lui que cette journée avait était si merveilleuse. Oublié pendant toutes une journée le clan et ce qui l’occupait. Oublié qu’ils étaient des créatures sanguinaires et qu’ils ne pourraient jamais rien faire pour changer ça. Tout oublié, et ne gardait en tête que le fait qu’ils s’aimaient. Elle était tellement crevée au bout de cette journée qu’elle se permit d’aller se coucher directement dans son cercueil le soir, au lieux de passer la nuit blanche qu’elle avait foutue dans son planning de la journée. Tant mieux pour elle d’un côté. Cela lui évitera d’être vraiment HS le lendemain. Ambre se coucha donc et referma le couvercle de chêne massif lentement au dessus d’elle. Pour la première fois, elle ne mit pas son MP3 sur ses oreilles. Elle ne s’en rendit même pas compte. C’était une chose anormale, mais pas déplaisante. Savoir que l’on peut s’endormir sans de droguer à la musique était une bonne chose. Et puis, ça évitera l’utilisation intensive de piles…

La musique continuait de résonnée dans ses oreilles. Elle se réveilla lentement et sans chichi. Retirant le casque de ses oreilles, elle le plaça sous son oreiller comme elle le faisait depuis qu’elle avait 14 ans et qu’elle ne savait plus se passer de musique pour s’endormir. Elle poussa le haut de son cercueil d’un violent coup de pied, avant de sortir de la boîte en chaîne massif. Dès qu’elle fut debout, elle regarda le mur. Son ombre n’y était plus. Ambre se retourna donc lentement vers la fenêtre et y aperçut une demi-lune s’élevait dans le ciel. Elle mit ses mains des deux côtés de la fenêtre et se claqua la tête contre le mur. Elle s’était surprise à croire qu’elle espérait que tout ce qu’elle avait vécut soit vrai. Elle n’en revenait pas. En pensant ainsi, elle se manquait de respect à elle-même, mais aussi à Alexander et tout son clan. Heureusement qu’ils ne pouvaient pas lire dans ses pensées et dans ses rêves, car elle se serait bien fait avoir, et elle aurait passer un sale quart d’heure. En même temps, c’est là qu’elle se rendait compte de sa connerie. Si elle recommençait à vivre de jour, elle retournerait à vivre comme avant. Elle serait certainement une simple humaine qui aurait déménager à Londres après avoir vécut aux Etats-Unis. Mais, était-elle vraiment sûre de continuer à vouloir revivre dans son passé ? Eh bien non, elle ne l’était pas. Et c’était cela qui lui faisait peur. Depuis tout ce temps, elle avait essayé de détruire les êtres fantastiques qu’elle croisait et qu’elle trouvait nuisible. Sauf que maintenant, ils faisaient tous partit de sa vie sans exception. Tous ce qu’elle aimait, mais aussi tous ceux qu’elle détestait. Pourrait-elle continuer à vivre comme elle vivait maintenant sans leurs en vouloir pour le simple fait qu’ils n’étaient pas censés être des créatures fantastiques ? Oui, certainement. Continuer à vivre une vie paisible avec ceux qu’elle aimait, et mener la vie dure à ceux qu’elle détestait. Tout cela était possible sans pourtant en vouloir aux gens par le fait qu’ils étaient des créatures qui n’étaient même pas censés existées.
Cette dure décision à prendre, cette décision qui marquait un tout nouveau tournant de sa vie ; lui avait donner envie de dessiner. Elle prit donc son sac à dos noir avec les fleurs blanches, et le remplit de ses affaires de dessin - feutres, crayons de bois, gommes, bic quatre couleur, support en bois, et enfin, ses feuilles de papiers. Elle ferma délicatement son sac, de peur que la fermeture éclair ne lâche. Elle y tenait à ce sac, et elle ne voulait pas qu’il lâche. Ambre passa son sac au dessus de son épaule, et marcha en direction de la porte. Elle ne fut pas surprise de la voir tenir bien droite, quoiqu’elle en fut un peu perturbée. Elle l’ouvrit et la referma à clé derrière elle. Après quoi elle enfourcha son vélo et se mit à rouler jusqu’au centre ville.

Big Ben était là, juste en face d’elle. Elle posa pied à terre, et descendit de son vélo. Elle marcha jusqu’au banc le plus proche tenant le vélo fermement de sa main droite. Elle passa sous plusieurs réverbères, sans faire attention au flot de lumière qui se déversait sur elle lorsqu’elle passait en dessous. Elle s’assit sur le premier banc qu’elle trouva, celui juste en face de Big Ben. Cette horloge qui la surplombait était étonnante, tant à son aspect qu’aux choses qu’il se passait dedans. Malheureusement, aucun grand évenement était prévut pour cette nuit. Ambre se mit à dessiner ce qui lui passer par la tête. Sans faire attention aux temps qui passait, et aux gens qui rodaient. Ainsi, elle se mit donc à dessiner des loups, des dinosaures, des dragons, des chiens, mais aussi des dessins plus émouvants. Comme un cœur sur des mains par exemple…

Cliques dessus, ils seront contents (;

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Le vent soufflait dans les cheveux bruns de la jeune demoiselle. D’un geste las, elle plaça sa mèche derrière son oreille. Ainsi, ils ne l’empêcheraient plus de voir sa feuille. Prenant son crayon de bois ‘porte-bonheur’ - celui avec lequel elle avait dessiné tous ces meilleurs dessins - dans sa main droite, elle commença à esquisser pour faire un nouveau dessin. D’abord, il n’y avait que un rond et un ovale. Mais bien vite, on put réussir à distinguer les formes principales de la bête. Cela ressemblait fort bien à un loup tenant quelque chose dans sa bouche, mais l’on ne pouvait pas encore distinguer ce sur quoi il serait ses mâchoires. Mais au bout de quelques coups de crayons supplémentaires, on put enfin voir la tige et les pétales d’une rose.
Son dessin presque terminé, elle sortit son feutre noir à pointe fine - celui qu’elle utilisait quand il y avait trop de petits détails -, et elle repassa les contours de la bête de cette couleur noire qu’elle aimait tant. Mais elle n’eut pas le temps de terminer, car une voix la sortit brusquement de ses pensées - ou plutôt de son dessin, mais Chuuut /o\ .

«  Salut ! c’est jolie ce que tu dessine !  »

Ambre fit un bond. Elle n’avait pas remarqué que quelqu’un était venu auprès d’elle. D’ailleurs, elle était tellement plongée dans ses dessins qu’elle en avait complètement oublié le monde qui l’entoure. Dévisageant la jeune fille qui venait de la sortir des déboire de son subconscient, Ambre eut un nouveau hoquet de surprise. Sur l’effet de la panique, elle referma son carnet à dessin, et s’apprêta à partir. Mais elle se ravisa. Après tout, ce serait une mauvaise façon de faire connaissance avec la sœur de son meilleur - petit ? - ami. Pandora !

«  Ah bon, tu trouves ? Moi, je n’aime pas tellement ce que je fais…  » avait-elle dit comme une gamine parlant à sa mère.

Elle rouvrit son bloc à dessin, et termina de repasser les contours du loup avec l’encre noir. Après quoi, elle tourna la page, parce qu’elle avait la flemme de le mettre en couleur. Ne sachant plus quoi faire, elle décida finalement de fermer le bloc à dessin et de le ranger dans son sac - qu’elle mit à terre. Puis, elle proposa à la nouvelle venue de venir s’asseoir à côté d’elle. Ambre n’avait plus du tout envie de dessiner, trop dépassée par le fait de se retrouver à côté de la sœur d’Alex qu’elle n’avait jamais rencontrer en cent cinquante années d’existences.
Baissant les yeux, elle se mit à regarder ses chaussures. Puis, elle balança ses pieds d’avant en arrière comme le faisait les gamins. Relevant la tête, elle regarda Big Ben, cette immense horloge magnifique à contempler quand l’on était triste. Ou même quand l’on était heureux. Ou pourquoi pas quand on était les deux à le fois ? Bref. Elle regardait l’aiguille des secondes se trémoussait à son rythme régulier.

Tic. J’ai mal. Tac. Je le veux. Tic. Pour moi. Tac. Et moi seule.

Ambre baissa les yeux sur Pandora. Si elle avait l’avantage de la reconnaître grâce à la description que lui en avait fait son frère, elle n’en était pas pour autant certaine que elle ne la connaisse pas. Cependant, Alexander lui en avait fait une description fidèle. Ses cheveux blonds volants au grès du vent, l’air délicat. La brune n’allait pas s’attarder sur les détails. Elle était juste épatée de rencontrer cette fille dont elle avait tant entendu parler sur un banc au milieu de la nuit.
D’ailleurs, que faisait-elle là ? C’était une demi vampire. Elle qui avait le droit de sortir en plein jour préférait sortir de nuit ? C’était inconcevable. Ambre se rappelait son rêve. Ce rêve où elle pouvait de nouveau contemplait le monde de jour, après cent trente-deux années plongées dans le noir. Cent trente-deux années où les seules lumières qu’elle avait vu n’étaient que des lumières artificiels, comme le réverbère sous lequel elles étaient à cet instant même.

«  Moi c’est Ambre. Ambre Lewis. Et toi ?  »

Elle lui avait posé la question par pure politesse - ce qui relevait du surnaturel venant de la part d’Ambre -, car elle savait très bien qui elle était ; Pandora Lostsoul, la sœur de son meilleur ami. Bien qu’elle n’ai pas la science infuse, elle avait tellement entendue parler de la sœur d’Alex qu’il était inconcevable qu’elle ne la reconnaisse pas au premier coup d’œil.
D’ailleurs, la vampiresse détourna le regard ; de façon à ce que la demi vampire ne se sente pas trop gênée. Elle ne savait pas quoi faire, elle avait mal aux tripes. Peur de faire un faux pas et que tout lui retombe dessus un jour ou l’autre. C’était le moment qu’elle redoutait depuis des mois et des mois ; rencontrer la sœur ‘chérie’ d’Alex. La vampiresse eut un hoquet de dégoût en pensant ça. Peut-être se servait-il de sa sœur comme il s’était servi d’Ambre pendant plusieurs années. Cependant, elle chassa cette idée de sa tête. Cela constituait le passé, le futur serait bien meilleur.