La luxure de mes supposé préjugés allait bientôt s’effondrée parmi ces nombreuses cendres qui forment un passé bien insupportable. En moi ce sentiment de peur comblait tous les petits trous béants de mon cœur, petits mais relativement nombreux. La peur de perdre un être qui nous ai cher, mais qui à oublier à quel point il l’était. Peut qu’il s’en aille, me laissant seule dans cette ombre avec mes chagrins inconsolable. J’aimerai juste qu’il me dise qu’aimer un monstre ne compte pas, j’aimerai qu’il me dise que au fond de lui il m’aime toujours. Mais je ne peux mélanger mes envies à la dure réalité de ce monde. Ma réelle envie serait de remonter le temps. Je lui aurais dit de se cacher, de s’abriter, et il serait là, à mes côtés, à pleurer sur le triste sort de mes compagnons de race. Il serait là, m’enlaçant comme il fait si bien, il passerait son doigt sur ma joue pour enlever ma larme qui perlerait. Il encrerait son regard azur dans le mien, comme à chaque fois. Je pourrais sentir son odeur citronnée tellement particulière et merveilleuse à la fois. Je ne serrai pas seule, assise sur mon lit. Il serait debout dans la pièce, riant avec moi, m’aidant à choisir une robe et un costume pour ce soir. Il serait tout simplement là pour moi, avec moi …

Je me levai de mon lit, le cœur battant de douleur, le regard vide. Je pris mon costume d’Halloween, soigneusement choisit pour me nourrir ce soir. Cette nuit j’étais une diablesse. Mais j’aimerai que les personnes qui vont me regarder détournent le regard à chaque fois qu’il leurs rappellera que nous sommes ensemble. Cette nuit je serai seule, de nouveau, comme avant, quand il n’était que mon apprenti et non mon meilleur ami.
Après avoir enfilé ma robe de rouge et de noir, courte et moulante, je filai dans la salle de bain pour me maquillée, mettre les cornes et prendre ma fourche à paillettes rouges. J’avais opté pour les hauts talons aiguilles, rouge paillette. La tournée des bonbons était terminée, laissant place à la grande fête d’Halloween. J’ai décidé d’y aller, pour me changer les idées, boire un coup et oublier. Je fessai du bruit en marchant sur le trottoir. Je marchai vite, déjà en retard. En réalité j’étais pressé de voir si IL serait là, si mes amis seraient là et si mon frère allait venir me soutenir. J’ai besoin de mon frère, sans lui c’était comme si je vivais pour rien. Là, j’ai une raison de vivre. Vivre, ou plutôt, de ne pas me laisser mourir.
J’étais arrivée à destination, la musique était forte, l’ambiance était déjà chaude et moi je ne le voyais toujours. La fête venait de commencer en réalité depuis quatre minutes, la première musique vient juste de se terminer. Moi je suis assise sur une chaise, devant le bar, attendant qu’on me reconnaisse, que l’on reconnaisse cette rousse tellement populaire dans le monde surnaturel. J’ai une réputation d’optimiste qui saute partout tellement elle est folle, et bien aujourd’hui j’ai juste envie de m’écrouler sous le coca.

Le maire était là-bas, entouré de jeunes femmes. Comme quoi il y a tout le monde ici, même mon professeur d’histoire géo déguisé en zombie. J’attendais James, Alexander, Ambre et par-dessus tout, Darren. Atteint d’un virus, le rendant agressif, violent, sanguinaire, méchant et tout ce qui va avec. L’unique problème dans cela, c’est que je l’aime encore. Je l’aime tellement que je me suis levée de ma chaise, mise à danser au milieu de parfait inconnus, parce que moi je suis comme ça, je m’amuse !

Je ne dansai que quelques secondes. Il y avait trop de monde autours de moi, j’étais perdue, envahie. Je me frayai un passage, trébuchant parfois. Je n’aurai pas du, dans l’espoir qu’il vienne ? Je me suis mise dans ce bourbier, il ne viendra jamais, il a disparu, sans rien me dire, en me laissant, seule. La douleur, je la connais, la souffrance, je l’accueille, le mal, il est déjà en moi. Je me suis assise, quelque part, je ne sais pas où. Je regardai les gens, un mal-être se forma en moi. Je l’a sentie, un coup de vent passa sur mon visage, et je l’a sentie. Son odeur, la sienne. Mon cœur s’affola, je me levai d’un bond, m’enfonçant dans les gens pour trouver le porteur de ce délicieux parfum. Je poussai, je gémissais. Quand je le vis. Vêtu d’un costume noir. Je tournai la tête, réfléchissant à toute vitesse sur mon entrée en la matière. Mais quand je reposai mon regard sur lui, il était parti. Les larmes baignèrent mes yeux, mes cris étaient camouflés par la musique. Je tombai au sol, parmi les gens. Personne ne me voyait. Je le voyais. Sa démarche lente et sûre d’elle. Je me levai, avançant vers lui. Je contemplai son visage, si pâle, si parfait. Ses yeux si bleus, ils ne brillaient pas comme avant. Mais reste à savoir si Darren est encore malade, peut être que le virus est parti, peut être que … Quelqu’un me poussa, je perdis sa trace, il était reparti. Grognant de rage, je le cherchai, et le recherchai, partout. Je poussai quelqu’un, lui. Mon visage, illuminé, portait un sourire. Je n’avais qu’une envie, le serrer contre moi, pleurer sur son épaule, le garder à mes côtés pour toujours, ne plus jamais le voir partir. Mais je ne le fis pas, un simple salut sortis de ma bouche encore tremblante. Je n’avais plus mal, j’étais bien, avec lui. Je me sentais heureuse, tellement heureuse. Mais quand il va repartir, tout va redevenir noir et triste.