Le destin.

Il ne sert qu’à faire chier son monde et ceux qui y vivent. Il n’existe pas. Du moins, pas pour moi. Et c’est pourtant à cause de lui, que je suis devenue aujourd’hui un monstre sanguinaire. Depuis, je le traque sans relâche, espérant réussir à le rattraper un jour. Ainsi, il sera obliger de me rendre ce qu’il me doit.

La vie.

Oui. Ce lâche me l’a ôter, alors que je faisais tranquillement mes courses en famille, la vieille de mon anniversaire. Nous étions tous ensemble, mon père, ma mère, mon frère et moi. C’était la veille de mes dix-huit ans, et nous avions inviter toute la famille à venir fêter ça. Nous étions donc venus acheter ce qu’il nous manquait pour le festin ; à savoir, pas grand-chose.
J’avoue que ce jour là, il aurait mieux valut laisser tomber, dire que ce n’était pas grave si il nous manquait deux ou trois bricoles. Mais mes parents avaient voulu que la fête soit parfaite, peu importe ce que cela leur coûterai. Oui je sais, je suis issue d’une famille aisée.

Je me rappelle que nous étions à la caisse quand le drame s’est produit. Nos articles étaient déjà mis sur le tapis, prêt à passer leur code barre à la caisse enregistreuse. C’est vrai qu’on rigolait bien, avec mon frère qui essayait de draguer la caissière. Mais c’est à ce moment là qu’il est arrivé.

Mon destin.

Il était avec trois amis à lui. Une cagoule noir sur la tête, est un flingue dans la main droite. Ses amis rigolaient bien. Ils sont venus jusqu’à ma caisse, et ont vidés le tiroir. Il y avait tellement de billets ! Ils sont devenus hystériques. Et lui, il était là. Il les regardait, les laissait faire. Il ne disait rien et me faisait peur. Quand ils eurent fini, ils reculèrent, et lui s’avança. Il porta les mains à sa tête, et retira lentement sa cagoule. Son visage apparut aux yeux de tout le monde. Il était plutôt beau gosse, et avait les dents qui dépassaient de sa bouche, pointues et bien aiguisées.
Ce fut comme un signal pour les deux autres, et ils s’en allèrent dans le magasin, cherchant des victimes à…

Tuer.

C’était leur seul mot d’ordre. La seule chose qui les motiver. Ils n’avaient pas fait ça pour l’argent. Oh que non. L’argent n’était qu’un motif parmi d’autres. Ils avaient seulement besoin de tuer, de goûter au sang de leurs victimes. Ils n’attendaient que ça.

La mort.
Le sang.

Rien ne pouvait les motiver plus que ça. Ma mère avait peur, je le sentais. Elle m’a demandé de me cacher, de m’enfuir. Je me préparait donc à me glisser sous le comptoir de la caisse, mais ce fut trop tard pour me cacher de ce que j’allais voir.
Il planta ses crocs dans la gorge de la caissière.

Cauchemar.

Je me précipita sous le comptoir. Ce que j’avais vu pour le moment me suffisait. En voir plus m’aurait tuer. Ainsi cacher, je pouvais encore entendre le cri des gens. J’en entendit plein. Pas la peine de vous le décrire, je vous laisse imaginer comme cela pouvait vous glacer le sang.

Horreur.

Les heures passèrent. Ou plutôt les minutes. Cela me parut interminable. Et c’est là que la porte du placard en dessous du comptoir s'ouvrit. Je vis des jambes. Puis, une tête apparue dans l’embrassure de la porte.

Angoisse.

Je le vis sourire, dévoilant ses dents pointues. Mon cœur se mit à battre plus fort. De plus en plus vite. Je n’en pouvais plus. Comment m’avait-il trouver ? Le flaire peut-être ? Ce que je savais, c’est que ça me faisait angoissé. Il était là, juste devant moi. Me regardant avec envie.

Mon destin.

  «  Allez, sors de là mon chou. C’est pas comme si j’allais te manger.  »

Avais-je vraiment le choix ? Je sortis de ma cachette. Ils étaient tous là, me regardant. Il y en avait même un qui avait du sang qui coulait le long de sa joue. J’espérais vraiment que leur festin était terminé, car sinon, j’allais servir de dessert pour trois ’vampires’ affamés.

Cadavres.

Ils étaient là. Allongés sur le sol. Toute ma famille réunie. Le sang coulait encore. Ils nageaient tous dans une grosse flaque de sang difforme. Je n’en revenais pas, qu’allais-je devenir ? J’étais finie, sans avenir. Et mois aussi j’allais mourir, tout comme eux.

«  N’est pas peur.  »  souffla-t-il dans mon oreille. «  Nous te réservons un tout autre sort…  »

Il me mordilla l’épaule de ses dents, formant ainsi une légère plaie qu’il commença à lécher. Doucement, puis avec folie et ardeur. Mais au bout d’un moment, il s’arrêta. Il posa ses mains sur ma poitrine, enlevant petit à petit mon tee-shirt tout en commençant à lécher mon cou, puis ma figure jusqu’à arriver à ma bouche. Il commença à me mordiller la lèvre, puis il m’embrassa avec fougue. Je commençais vraiment à me demander ce qu’il ferait de moi, lorsqu’il m’obligea à tourner ma tête vers lui.

Terreur.

«  Tu en sais beaucoup trop pour rester en vie, mais en même temps nous sommes repu. Même si ton sang à l’air excellent, nous n’allons pas gâcher une gazelle telle que toi. Tu deviendras donc l’une des nôtres…  »

Que voulait-il dire ? Je ne comprenais pas. Et pourtant, c’était bien à moi qu’il s’adressait mon destin, comme si j’étais censée savoir à coup sûr de quoi il voulait me parler. Comme une connaisseuse qui voudrait se cacher. Je n’en pouvais plus. La chaleur montait en moins, tandis qu’il décrivait les courbes de mon corps d’un regard de lion qui aurait envie de dévorer une gazelle. Ce n’était pas la chaleur que l’on ressentait quand l’on avait envie de passer à l’acte, non, c’était la chaleur de…

La peur.

Je n’en pouvais plus d’attendre. Qu’il en finisse. Je ne comprenais plus rien. J’avais envie de mourir, et de rejoindre ceux qui avaient autrefois étaient ma famille, qui faisaient partie de moi. Qu’il me tue vite. En finir. Il n’y avait plus que ça qui comptait à présent. Je ne voulais plus. Ne ressentais plus rien qu’un froid intense pourtant brûlant de terreur. Tant de sentiments contradictoires qui se bousculaient au portillon de mon esprit. Cela renforçait mon angoisse à chaque seconde, chaque minute.

La haine.

Il enleva mon soutien-gorge avec délicatesse, et l’envoya bouler un peu plus loin. Puis, il enfonça sa tête entre mes seins, et commença à lécher tout ce qu’il trouvait. Puis, il me mordit. D’un seul coup. Un incendie commença à s’infiltrer dans mes veines. Me rongeant de l’intérieur. Pénétrant chaque parcelle de mon corps. Je n’en pouvais plus. Je voulais mourir à présent.

En finir.

J’avais vu un couteau de ‘boucher’ ranger à côté de la caisse tout à l’heure. Je me précipita donc tant bien que mal vers cet endroit, luttant contre l’incendie qui faisait un ravage considérable dans mon corps. Je le saisis de ma main droite, et leva mon poignet gauche, de façon à mettre ma plus grosse veine face à moi. L’incendie dans mes veines l’avait fait gonfler. C’était parfait. Je m’enfonça le couteau dans le poignet, pénétrant la peau, puis la chair, pour enfin arriver à la veine. Je la coupa. Mon sang se vida à terre, mais il était déjà trop tard. Il m’avait déjà implanter son venin, et il était à présent trop tard pour faire machine arrière.

La mort.

Oui c’est cela. J’étais morte tout en étant vivante.
Je n’étais plus comme avant. Je faisais maintenant partit des leurs. Plus qu’une seule chose comptait à présent ; le retrouver pour le détruire. Lui qui avait mis fin à ma vie et à ma mort, celui qui m’empêchait de continuer mon existence.

Mon destin…